Séjour invasif

En plus de la surveillance de masse et de la tentative d'assimilation menée par le Parti Communiste Chinois, les Ouïghours ne connaissent pas de repos, et ce même à l'intérieur de leurs propres maisons. Le gouvernement a mis de l’avant le programme dit « d'hébergement » qui a débuté en 2014 avec les visites régulières des officiers chinois et la surveillance des Ouïghours [1]. En décembre 2017, le PCC développe sa campagne « Devenir Une Famille » et mobilise plus d’un million d’officiers chinois pour vivre dans les maisons des Ouïghours en Turkestan Oriental, et particulièrement dans les régions rurales [2].

Différentes sources affirment que les officiers ont pour ordre de rester chez les Ouïghours pour une période allant d’une semaine tous les deux mois jusqu'à deux semaines par mois.  Ils ont également le droit de rendre visite aux familles pendant les vacances et les occasions spéciales comme les anniversaires, les mariages et les enterrements. Si les membres de la famille montrent des signes de résistance, ils risquent de devenir des suspects, ce qui pourrait mener à leur déportation dans un camp de concentration ou en prison. En conséquence, les familles ouïghoures n’ont d’autre option que d’accueillir les officiers chinois.

Les officiers ont pour ordre d'inspecter les maisons et de confisquer les objets religieux qu’ils y trouvent. De surcroît, durant le séjour des cadres, les familles sont dans l’obligation de donner des informations détaillées sur leur vie personnelle et leur opinion politique. Ils sont aussi sujets aux politiques d’endoctrinement: les cadres leur apprennent le mandarin, leur font chanter l’hymne national ainsi que des chansons en l’honneur du Parti, et leur font participer à la cérémonie de lever du drapeau national hebdomadaire. Si les officiers décident de signaler un « problème », ils ont alors la liberté d’agir afin de « rectifier » la situation [3]. Les photographies prises par les officiers prouvent leur intrusion dans la vie privée des familles ouïghoures, par exemple, on peut voir les familles faire leurs corvées ménagères, faire leur lit, partager des repas, aider leurs enfants avec leurs devoirs, dormir ensemble, etc. 

Les officiers ont pour ordre d'inspecter les maisons et de confisquer les objets religieux qu’ils y trouvent. De surcroît, durant le séjour des cadres, les familles sont dans l’obligation de donner des informations détaillées sur leur vie personnelle et leur opinion politique. Ils sont aussi sujets aux politiques d’endoctrinement: les cadres leur apprennent le mandarin, leur font chanter l’hymne national ainsi que des chansons en l’honneur du Parti, et leur font participer à la cérémonie de lever du drapeau national hebdomadaire. Si les officiers décident de signaler un « problème », ils ont alors la liberté d’agir afin de « rectifier » la situation [3]. Les photographies prises par les officiers prouvent leur intrusion dans la vie privée des familles ouïghoures, par exemple, on peut voir les familles faire leurs corvées ménagères, faire leur lit, partager des repas, aider leurs enfants avec leurs devoirs, dormir ensemble, etc. 

Maya Wang, une chercheuse sénior de la Chine pour Human Rights Watch affirme que ces photographies mettent en avant la « familiarité forcée » du programme [4]. Elle partage avec CNN, « Qu’est-ce qui est plus intrusif que de s’introduire chez des personnes, les contraindre à vous accueillir pendant que vous les surveiller tout en leur disant que c’est à leur avantage? C’est l’ultime forme de surveillance -- c’est un endoctrinement politique forcé et un programme d’assimilation. C’est à la fois effrayant et pervers »[5].

Certains officiers chinois apportent des cigarettes, de l'alcool et du porc aux familles musulmanes qui les accueillent, celles-ci se sentent alors obligées de prendre part à des activités qui sont contraire à leur religion, par peur des représailles s’ils tentent de résister. Il n’est pas inhabituel que les cadres han dorment dans le même lit que les femmes dont le mari ou père est très probablement dans un camp de concentration ou en prison. Cela résulte souvent en harcèlement sexuel et au viol des femmes ouïghoures.

Le journal Irish Times affirme qu’il existe un « clip vidéo d’un homme présentant sa « nouvelle famille en se vantant qu’il coucherait avec la fille ouïghoure de 18 ans. » [6]. Le président de World Uyghur Congress, Dolkun Isa, déclare que le programme implanté par le gouvernement est en réalité plus nocif pour les relations ethniques entre Ouïghours et Han qu’il promeut l’harmonie. Il dit à Radio-Free Asia que « ce n’est pas qu’une simple invasion de vie privée, mais l'annihilation totale de la sûreté, sécurité et du bien-être des membres de la famille » [7].

Références

[1]  Jiang, S. (2018, May 14). Chinese Uyghurs forced to welcome Communist Party into their homes. Retrieved from: https://www.cnn.com/2018/05/14/asia/china-xinjiang-home-stays-intl/index.html

[2] Lipes, J. (2018, May 14) Xinjiang Authorities Regularly Impose ‘Home Stays’ on Muslim Uyghur Families: Rights Group. Retrieved from: https://www.rfa.org/english/news/uyghur/homestays-05142018153305.html

[3] Ibid

[4] Jiang, S. (2018, May 14). Chinese Uyghurs forced to welcome Communist Party into their homes. Retrieved from: https://www.cnn.com/2018/05/14/asia/china-xinjiang-home-stays-intl/index.html

[5] Ibid

[6] Goff, P. (2019, December 17). ‘Become family’: China sends officials to stay with Xinjiang minorities. Retrieved from: https://www.irishtimes.com/news/world/asia-pacific/become-family-china-sends-officials-to-stay-with-xinjiang-minorities-1.4118327

[7] Lipes, J. (2018, May 14) Xinjiang Authorities Regularly Impose ‘Home Stays’ on Muslim Uyghur Families: Rights Group. Retrieved from: https://www.rfa.org/english/news/uyghur/homestays-05142018153305.html

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